La Route - Cormac McCarthy

lundi 21 février 2011
Roman publié originellement en 2006, ici l'édition  française chez Points de 2009

Bon, comme d'hab' j'arrive après la bataille, puisque ça fait quand même près de 2 ans que la traduction française de ce livre a été publiée. Qu'à cela ne tienne, j'avais envie de le lire donc j'ai apprêté une expédition pour le retrouver dans ma PàL :


Heureusement et comme on n'est pas au Chili ça s'est bien terminé, je vous rassure. Trêve de bavardages, rentrons dans le vif du sujet.

Ce qui m'a le plus frappé dans ce livre, c'est sa simplicité. Je suis un garçon un peu naïf voyez-vous, et quand on me met un Pulitzer dans les mains je m'attends à un truc circonvolu et complexe, en tous cas pas à une lecture facile. Or non seulement ça se lit sans difficulté, mais cette simplicité s'étend à d'autres dimensions du roman.

La trame narrative tout d'abord. Le coeur de l'histoire, c'est cette relation touchante entre un père et son fils. Tout le reste ne sert à mes yeux qu'à mettre celle-ci en valeur. On n'aura par exemple droit à nulle explication d'aucune sorte sur la nature du cataclysme qui a ravagé la terre, ni sur l'endroit où se trouvent les personnages (même si on peut supposer qu'il s'agit de quelque part aux Etats-Unis). Là n'est pas le propos, et ne ferait que nous détourner de l'essentiel.

Le style est lui aussi très épuré : froid, mécanique, descriptif. Idem pour la structure narrative ; l'absence de chapitres ou de tout autre coupure dans le récit reflète le quotidien des personnages : les jours se suivent et se ressemblent, gris et monotones, la seule différence d'aujourd'hui par rapport à hier est qu'on est un peu plus fatigué, et qu'on a un peu plus faim.

Candeur des dialogues enfin (l'extrait ci-dessus en est un bon exemple). Les deux personnages parlent très peu, ce qui renforce encore la pesanteur de l'atmosphère. Et quand le père s'adresse au fils, c'est avec les mots simples qu'on utilise pour communiquer avec un enfant, en essayant tant bien que mal de lui cacher les horreurs de la vie, même si au final on sait bien que cela est vain.

Tous ces éléments font qu'au début on s’ennuie un petit peu, on est dans l'attente, on se demande si les choses vont s'accélérer. Mais très rapidement on s'habitue au rythme de l'histoire, et on se retrouve plongé dans le quotidien des deux personnages. On s'attache progressivement à ces deux âmes en peine et on se surprend à espérer qu'ils s'en sortent, d'une façon ou d'une autre, alors que l'issue du voyage ne fait pourtant aucun doute.

Je laisse les interprétations sur le sens de l'histoire (métaphore biblique? parallèle avec l'inéluctabilité de la mort?) aux spécialistes. Pour ma part, j'ai prit celle-ci au premier degré, sans chercher l'intention de l'auteur derrière. La Route est pour moi avant tout un roman qui se ressent, plus qu'il ne se pense. Alternativement touchant et glaçant (souvent les deux à la fois), La Route est de ces romans qui vous hantent longtemps après en avoir terminé la lecture.

Mon seul regret aura été d'avoir attendu de voir le film pour lire le livre. Bien qu'il en soit une très bonne adaptation, j'aime bien partir "de zéro" quand je lis un livre, en imaginant les scènes par moi-même et en m'interrogeant sur l'issue du récit.


Coup de coeur


Lu dans le cadre du challenge Fins du Monde

CITRIQ

Ils en parlent également : Daylon et Ubik (Le Cafard Cosmique), Fabrice Colin (Fluctuanet), Nébal, Cachou

4 commentaires:

Acr0 a dit…

Ahah terrible ton logo coup de coeur :D
Un sacré roman que tout le monde devrait lire ;)

Guillaume44 a dit…

Faudrait que je regarde le livre maintenant que j'ai lu le livre.

Maëlig a dit…

Le film tu veux dire? Parce que bon, la couv est pas mal, mais tu risques de vite t'ennuyer.
Mais oui, le film vaut le coup. Moins introspectif et plus choquant/glaçant, mais ça ça tient à la nature du média.

Tigger Lilly a dit…

C'est drôle, je me suis pas ennuyée une seconde moi. Pourtant c'est vrai qu'il ne se passe pas grand chose.

Enregistrer un commentaire