Bifrost n°62

vendredi 17 juin 2011
Revue trimestrielle publié par les éditions Le Bélial'


Et c'est repartit! Pfiou, va y'en avoir du boulot dans les semaines à venir, pas mal de chroniques à rattraper. Commençons en douceur par le dernier numéro de Bifrost, le premier pour ma part, puisque j'avoue ne jamais avoir été très porté sur les revues. Je n'ai déjà pas le temps de lire tous les livres que je voudrais, alors bon... De manière générale, j'ai un peu l'impression que le rôle clé pour le fandom qu'elles ont pu jouer par le passé (en SF et ailleurs) est aujourd'hui en grande partie remplacé par les communautés en ligne, qui ont l'avantage d'une plus grande interactivité et de la gratuité (au prix de contenus plus divers et parfois moins pertinents, il est vrai). Bref, là n'est pas le sujet. J'ai plutôt bien aimé ce numéro de Bifrost, même si je ne suis pas sûr de renouveler l’expérience (pour les raisons suscités et qui n'ont rien à voir avec la qualité de la revue), ça dépendra surement des prochains dossiers thématiques.

On commence par Kilimandjaro de Mike Resnick (auteur dont j'ignorais jusqu'au nom), une grosse nouvelle (presque une novella en fait) qui s'inscrit apparemment dans le même univers qu'un de ses romans les plus reconnus. On a ici une histoire très naïve sur le genèse d'une utopie africaine, et de façon plus générale une réflexion sur la construction d'une société. A travers les yeux d'un historien auquel on va faire appel pour résoudre toute une série de problèmes, on se rend compte que le "vivre-ensemble" n'a rien d'évident, et doit se réinventer en permanence. J'ai beaucoup aimé cette nouvelle, que certains pourront taxer d'angélisme et de simplisme, mais c'est justement cette candeur qui en fait toute sa saveur à mes yeux, jusqu'à la chute, attendue mais néanmoins réussie. Une très belle découverte.
Vient ensuite une autre nouvelle, beaucoup plus courte cette fois, Nous sommes les violeurs de Thomas Day. J'avoue ne pas avoir été très convaincu par celle-ci. C'est certainement bien écrit, ça prend au tripes, mais je n'ai pas vu où tout cela voulait en venir, et j'ai trouvé l'exercice au final assez pointless.

Côté critiques, j'apprécie le ton général et le franc-parler des chroniqueurs, ce qui est plutôt rafraîchissant par rapport aux habitudes parfois trop consensuelles du microcosme de l'édition SF francophone. Quelques bouquins m'ont tapés dans l'oeil, en particulier Rosée de Feu de Xavier Mauméjean, Grendel de John Gardner, Planète à Louer de Yoss, et Blade Runner (a movie) de William S. Burroughs. Bon, j'avoue que je les avais déjà repérés, mais ça confirme mon sentiment : je vais devoir acquérir tout ça au plus vite. Côté revues comme je l'ai dit je ne suis pas très porté sur la chose donc je pense passer mon tour, mais le numéro de Galaxies consacré à la SF russe m'a quand même paru intéressant. Pareil pour les beaux livres même si là encore un ouvrage m'attire (Hugo Gernsback - An Amazing Story) mais bon, je ne suis (malheureusement) pas Crésus.

Vient ensuite une longue et très complète interview de Jacques Goimard, qui avait été réalisée il y a trois ans. En bon ignare que je suis j'ignorais tout de ce personnage qui semble avoir pourtant marqué l'histoire (au moins éditoriale) de la SF française. J'ai failli laisser tomber après deux pages où il revient en long et en large sur sa petite enfance et qui, il faut bien le dire, n'a je pense qu'assez peu d'intérêt à moins d'avoir une grande passion pour le monsieur. J'ai finalement décidé de lire la suite en vue de ce billet, et j'ai eu raison. Goimard était particulièrement bien infiltré dans le milieu éditorial de la SF française de la deuxième moitié du XXè, et à travers sa vie professionnelle c'est un aperçu d'insider sur une époque passionnante qu'il nous livre là. Un brin orgueilleux, au franc-parler certain et n'ayant plus rien à perdre (il a aujourd'hui pris sa retraite, en raison de problèmes de santé), il n'hésite pas à balancer sur ses petits copains d'alors. Intéressant, donc, même pour un ignare en la matière comme moi.

On termine par un article de vulgarisation scientifique que j'avoue avoir lu en diagonale, et une rubrique "bric à brac" intéressante mais n'apportant rien de bien nouveau pour qui suit un peu l'actualité du milieu de la SF en ligne.

Une bonne lecture au final, et  je me laisserai peut-être tenter malgré tout par le prochain numéro, si mon emploi du temps et mes finances le permettent.

CITRIQ

3 commentaires:

Tigger Lilly a dit…

J'ai aussi beaucoup aimé la nouvelle Kilimandjaro. Je ne l'ai pas du tout trouvée simpliste. Que du contraire, l'aspect sociologique derrière m'a semble très pertinent.

Cachou a dit…

Je ne l'ai toujours pas lu celui-là. Disons que je suis seulement en train de finir celui sur les vampires, deux numéros avant...

La nouvelle de Thomas Day m'intrigue et me fait peur en même temps. Je me demande ce que va donner son projet de livre sur les violences faites aux femmes (la nouvelle est tirée de celui-ci si je ne m'abuse), parce que ce n'est pas forcément l'auteur le plus féministe que je connaisse...

Si tu veux, pour un échange de bons procédés, je peux te prêter "Rosée de feu" et "Le Porte-Lame" ("Bladerunner: a movie"). Je pourrai aussi te prêter "Grendel" plus tard, je l'ai commandé la semaine dernière, je devrais l'avoir mercredi. Le temps que je le lise, toussa... (quoique, s'il est court, je l'aurai peut-être déjà fini).

Je vais aussi lire "Planète à louer". Normalement, c'est un gentil commentateur qui va me le passer vendredi (on verra si ça s'organise pour finir).

Maëlig a dit…

@Cachou Nous conviendrons prochainement d'un lieu de rdv pour procéder à l'échange des otages. Restez attentive, et n'avertissez pas la police.

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