Série d'animation diffusée originellement en 1999-2001 |
Près de 40 ans après la grande époque, Bruce Wayne (aka Batman, pour ceux du fond qui n'auraient pas suivi) a mis son costume au placard. Trop vieux pour pouvoir se battre correctement, il rumine ses souvenirs dans le manoir Wayne, avec pour seule compagnie son chien. Comme on pouvait le deviner, sa dévotion complète et sans concession au rôle de vigilante qu'il s'est auto-imposé l'a empêché de tisser de véritables relations affectives, et même ses compagnons d'un temps (Robin, Batgirl) ont pris leurs distances avec lui. Un soir, il va croiser Terry McGinnis, un adolescent "difficile", qui lui vient en aide et va par hasard découvrir son identité secrète. Le jour où le père de Terry est assassiné, celui-ci "emprunte" le costume de Batman pour rendre justice lui-même, et après avoir fait ses preuves aux yeux de Bruce, il va devenir le nouveau Batman.
Bruce se souvient d'une époque à présent révolue |
Avec de ce pitch plutôt audacieux (et qui n'est pas sans rappeler celui de TDKR, le nouveau Batman en plus), l'équipe derrière Batman TAS remet les couverts avec un nouvel univers et des nouveaux personnages. On aurait pu s'attendre au pire. Entre un Batman "jeune cool" mais quand même un peu rebelle, des thématiques plus ado (de nombreux épisodes tournent autour du lycée) et un design futuriste, il y avait de quoi donner plusieurs crises cardiaques à n'importe quel fanboy. D'autant plus qu'après le grand succès de BTAS, on les attendait au tournant. C'est en fait une grande réussite. D'abord parce que l'équipe est bien rodée, et les qualités scénaristiques et de mise en scène du duo Timm-Dini ne sont plus à prouver. Mais surtout parce qu'ils ont réussi l'exploit de créer un univers qui est à la fois indéniablement "batmanien", tout en donnant naissance à quelque chose de radicalement nouveau. Par exemple, et à quelques notables exceptions près, aucun des anciens méchants ne réapparaît dans la série (Mr Freeze et R'as al Ghul font tous deux un retour grandiose, mais c'est justifié par le fait qu'ils sont immortels, et Bane fait une sorte de cameo). De nouveaux baddies avec leur propre origin story sont développés, certes pas tous réussi (Zander et la secte Kobra ou encore Curare ne sont pas très convaincants àmha), mais dans l'ensemble plutôt intéressants (mention spéciale pour Shriek qui manipule les ondes sonores, et pour le Royal Flush Gang, dont la membre cadette vit une amourette avec Terry). Terry a lui aussi sa propre personnalité, et malgré l'ombre imposante de Bruce qui joue le rôle de mentor, on voit bien qu'il n'a pas les mêmes réactions que celui-ci, et il donne véritablement à Batman une nouvelle âme.
Le Royal Flush Gang, de gauche à droite : Ten / Melany, King, Ace, Queen, Jack |
Mais comme je le disais, malgré tous ces nouveaux éléments, on a quand même l'impression d'avoir à faire à une vraie série Batman. D'abord parce que la figure de Bruce reste omniprésente. Il est là dans la plupart des épisodes, et sa relation avec Terry y tient une place importante, tout en étant parfaitement crédible. Terry est "l'agent de terrain", l'homme derrière le masque. Mais il n'a pas encore l’expérience de Bruce, et comme de toutes façons deux cerveaux en valent mieux qu'un, il est en communication permanente avec Bruce qui le conseille depuis la Batcave. Deuxième facteur qui raccroche cette série à l'univers Batman "traditionnel" : comme tout bon dessin-animé, plusieurs niveaux de lecture sont possibles. Le néophyte prendra beaucoup de plaisir à regarder cette série, mais le fan de Batman encore plus, puisqu'il ne pourra pas s'empêcher de noter des clins d'oeil réguliers à BTAS (un exemple qui n'est pas des plus subtils). On notera par exemple que Barbara Gordon a pris la place de son père en tant que commissaire de Gotham, et on sent bien que les relations distantes qu'elle entretient avec Bruce cachent un conflit jamais vraiment digéré entre ces deux personnages.
La relation Bruce / Terry, pas toujours au beau fixe |
Les thématiques abordées sont un peu plus tournées vers la SF, et ça n'est évidemment pas pour me déplaire. Philip K. Dick y sera même expressément mentionné! L'ensemble est évidemment inégal (voir plus bas pour ma sélection personnelle), mais certains épisodes sont vraiment bluffants. Comme c'était déjà le cas pour BTAS, je suis absolument ébahit devant la capacité des créateurs de la série à insuffler une véritable portée dramatique à leurs histoires, le tout en 20 minutes (40 pour les double épisodes, mais ça reste et de loin inférieur à un long métrage). Quelques traits d'humour viennent également parsemer la série, pour achever de conquérir le spectateur. Le tout prouve s'il le fallait encore qu'il est possible de faire du très bon Batman tout en s'affranchissant de certains poncifs et en renouvelant radicalement l'univers. Certaines grosses productions récentes pourraient en prendre de la graine.
Coup de coeur |
A titre de référence et pour ceux qui voudraient découvrir la série par ses meilleurs morceaux, voici la liste de mes épisodes préférés. Si vous avez vu la série, je serais curieux d'avoir votre avis!
Saison 1 : Rebirth (pilote, double episode), Meltdown, Heroes (pour l'hommage aux 4 fantastiques), Dead Man's Hand, Shriek, Disappearing Ink
Saison 1 : Rebirth (pilote, double episode), Meltdown, Heroes (pour l'hommage aux 4 fantastiques), Dead Man's Hand, Shriek, Disappearing Ink
Saison 2 : Earth Mover, Lost Soul, Once Burned, Hooked Up, Babel, Eyewitness, Sneak Peak
Saison 3 : King’s Ransom, Out of the Past, Speak No Evil
4 commentaires:
Très bel article, juste un petit correctif: Out of the past n'est pas double. ;)
Oups, corrigé. Tu as l'oeil! On va dire que cet épisode a l'intensité d'un double, d'où la confusion. ;)
Je n'ai jamais fini la série mais de mes souvenirs de jeunesse, y'avait des bons morceaux (ce qui n'était pas gagné avec un univers aussi neuf). Faudrait que je la finisse un jour, je vais garder tes préférés en tête, ça me fera une bonne sélection pour commencer ^^
Oui tu peux taper là dedans sans hésiter àma.
Enregistrer un commentaire