Batman: Gotham Knight

samedi 16 avril 2011
Long métrage sortit en 2008

Les types comme moi, au département marketing de DC, on les appelle les pigeons aux oeufs d'or. Le genre de mec à qui t'es sûr de pouvoir refourguer ta came, mais quand elle a été coupée au sucre à 90%. Parce qu'en bon fanboy de Batman, il suffit de coller le nom du caped crusader sur une pochette DVD, et vous pouvez être sûr que j'achète. D'ailleurs en fouillant un peu dans mes étagères on peut trouver Batman: Leatherwing (où Batman joue un capitaine de vaisseau pirate, sisi) et Batman XXX : A Porn Parody (je dois vous faire un dessin?) (ça me fait d'ailleurs penser que je dois écrire un billet sur le phénomène des parodies porno). C'est vous dire.

Ben, ça m'apprendra, tiens. Mais avant toute chose, trailer :


Ca s'annonçait bien, pourtant. 6 courts métrages d'animation créés par des réalisateurs différents, réunis dans un direct-to-DVD prévu pour faire patienter les fans entre les deux derniers Nolan. Bruce Wayne / Batman (ah, désolé pour le spoiler) interprêté par l'excellent Kevin Conroy. Le tout dirigé par Bruce Timm (aka dieu, pour tout fan de Batman qui se respecte), qui faut-il le rappeler, est le co-créateur et producteur de Batman TAS et Batman Beyond (dieu, vous dis-je!). L'idée est originale, s'éloignant des grosses productions hollywoodiennes pour montrer des regards différents et plus personnels sur une icone super-héroïque. La démarche rappelle un peu celle d'Animatrix (que je n'ai pas vu). Alors, qu'est ce qui cloche? Ben, la sauce ne prend pas, tout simplement. On a des univers graphiques avec un certain cachet, très sombres pour la plupart et visuellement plaisants, mais c'est à peu près tout. Scénarios bancals voire inexistants, histoires qui m'ont fait autant d'effet qu'un strip-tease de Mimie Mathy déguisée en hawaïenne, bref circulez, y'a rien à voir. Non, revenez, on va quand même détailler un peu.

Have I Got a Story for You (écrit par Josh Olson, animé par le Studio 4°C) raconte à travers les yeux de trois gamins des rues l'histoire d'un combat entre Batman et un quelconque criminel. Chacun donne sa version des faits, évidemment influencée par son regard d'enfant et la volonté d’impressionner ses copains. Du coup on voit successivement différents Batmans : pour l'un c'est une ombre capable de disparaître et réapparaître à souhait, pour l'autre c'est une créature moitié humaine, moitié chauve-souris, pour le troisième c'est en réalité un robot qui n'a d'humain que l'apparence. C'est une technique de narration très intéressante, qui fonctionne particulièrement bien à l'écran grâce à la visualisation de chacune des interprétations. Et c'est un bel hommage en clin d'oeil à un héros qui a eu autant d'incarnations que d'auteurs. Super, mais ça a déjà été fait (et mieux), du coup ça pue quand même un peu le plagiat. Sont pas très futés les mecs quand même, ils font un DVD ayant pour cible principale (unique?) les gros fanboys de Batman et ils pensent que ça va passer inaperçu? Faut arrêter le foutage de gueule. C'est d'autant plus dommage que le Studio 4°C a beaucoup de potentiel (mais je ne leur en veux pas, ils ont porté à l'écran le texte qu'on leur a donné), c'est d'ailleurs à eux que l'on doit la très belle adaptation de Tekkonkinkreet (officiellement recommandé par moi™).
Dans Crossfire (écrit par Greg Rucka, animé par Production I.G), on suit deux agents de police travaillant dans l'unité du commissaire Gordon chargés de ramener un prisonnier échappé à l'asile d'Arkham (le criminel du court précédent). S'ensuit un petit débat inutile et assez ridicule sur le rôle du vigilante à Gotham, et hop ils se retrouvent par une étrange coïncidence coincés entre deux gangs ennemis qui s'envoient des fleurs à coups de lance-roquettes. Batman intervient, sauve les gentils, tout est bien qui finit bien. Soporifique.
Dans Field Test (écrit par Jordan Goldberg, animé par Bee Train), Batman teste un nouveau joujou technologique lui permettant de dévier les balles. Evidemment ça finit par blesser quelqu'un d'autre, et ça se termine par Batman qui ramène le joujou en disant qu'il est prêt à risquer sa vie, mais pas celle des autres. Niais, et sans intérêt.
In Darkness Dwells (écrit par David S. Goyer, animé par Madhouse) est celui que j'ai trouvé le plus intéressant graphiquement parlant (attention, je n'ai pas dit beau). Le reste du court est correct sans être transcendant. On va enfin voir du vrai méchant, avec Scarecrow et Killer Croc qui affrontent Batman dans les égouts de Gotham. Cependant en 10 minutes on a plus l'impression de voir un trailer qui spoilerait tous les moments clefs d'un film qu'autre chose. Passable, donc.
Working Through Pain (écrit par Brian Azzarello et animé de nouveau par Studio 4°C) fait suite aux évènements du précédent court et on va suivre Batman dans un souvenir de sa vie où il apprend à contrôler sa douleur. On y croise de nouveaux personnages qu'on ne reverra pas par la suite, du coup on se demande un peu où ça veut en venir. Pas convaincu en tous cas.
Finalement, Deadshot (écrit par Alan Burnett, animé par Madhouse) est plutôt joli (Gotham y est très bien rendu). Batman va affronter un assassin talentueux commissionné pour abattre Gordon. Aucune originalité sur le traitement, on a l'impression d'avoir à faire à une énième histoire de bottage de cul d'un méchant lambda.

Bien maigre bilan, donc. A réserver aux inconditionnels de Batman, malheureusement.

Coup de pied

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